Chronique #49 : Les cinq regrets au moment de la mort

A votre avis, quels pourraient être vos 5 plus grands regrets, à l’automne de votre vie ? Bronnie Ware, infirmière en soins palliatifs, a posé systématiquement cette délicate question aux patients qu’elle a accompagnés durant leurs dernières semaines et avec lesquels elle a tissé des liens suffisamment profonds pour que ces personnes se livrent. Emue par leurs réponses sincères et authentiques, mais aussi bouleversée par la similitude de leurs témoignages, l’auteur a souhaité les partager au travers de cet ouvrage intense qui nous fait tous réfléchir sur le sens à donner à notre vie…

Le premier et le plus important regret rapporté par la grande majorité des personnes en fin de vie est d’ « Avoir vécu ma vie selon les attentes des autres et non selon les miennes ». Nous sommes tous influencés par notre entourage et, très tôt, on nous inculque le fait de ne pas être égoïste et de penser aux autres. Nos parents nous apprennent très vite à respecter leurs règles et celles édictées par notre société et par certaines conventions sociales. Ce qui est nécessaire pour vivre en société. Pourtant, en tant qu’être humain, nous avons sensiblement les mêmes besoins selon Maslow et les mêmes attentes. Prioriser les attentes des autres plutôt que les siennes relèvent, à mon avis, d’un altruisme malsain.

Comme l’écrit si bien Bronnie Ware « La plupart des gens n’ont pas réalisé la moitié de leurs rêves et doivent mourir en ayant conscience que cela est dû aux choix qu’ils ont faits, où qu’ils n’ont pas faits. » Ces personnes aimeraient alors refaire leur vie, mais il est évidemment trop tard.

Le deuxième regret aurait été, d’après l’auteure, exprimé par tous les hommes interrogés et moins par les femmes. Quoi que, comme il y a de plus en plus de femmes de carrière, je crois plutôt qu’il peut s’adresser aux deux, du moins à tous ceux et celles qui ont mis leur travail au centre de leur vie : « Avoir trop travaillé et ne pas avoir vu grandir mes enfants et accorder plus de temps à ma ou mon partenaire ».

Le troisième regret est relié à l’expression des sentiments : « Beaucoup de gens taisent leurs sentiments afin d’éviter le conflit avec les autres. En résulte qu’ils s’installent dans une existence médiocre et ne deviennent jamais ce qu’ils auraient pu être. A cause de cela, beaucoup d’entre eux développent des maladies liées à leur amertume et leurs ressentiments. » Mettez en pratique le conseil de Thomas d’Ansembourg « Cessez d’être gentil, soyez vrai ». Quoi que je pense que l’on peut aussi être un vrai gentil : gentil et vrai ne s’opposent pas nécessairement. Mais je suis d’accord avec Thomas qu’avant de dire oui  à l’autre il est préférable de se demander si c’est un vrai oui ou si je dis oui pour éviter des confrontations.

D’après Seligman, père de la psychologie positive, les deux clés du bonheur sont la chaleur des relations humaines, dont une relation privilégiée avec un(e) invité spécial, et la gratitude envers la vie. « Souvent, les patients (…) sont tellement pris par leur propre existence qu’ils ont laissé filer de précieux amis au fil des années. Beaucoup regrettent de ne pas avoir donné à leurs amis le temps qu’ils méritaient. » Ces amis et nos parents peuvent nous entourer au moment du grand départ. À quoi sert d’accumuler des millions (que nos héritiers dépenseront) si nous sommes seul au moment de notre mort ?  Ils regrettent donc « De ne pas avoir entretenu leurs amitiés ».

Finalement, le dernier regret  est « De ne pas avoir choisi d’être plus heureux ». Combien parmi nous sont resté avec un(e) partenaire qu’ils n’aimaient plus vraiment, mais qui n’osaient pas divorcer à cause des attentes de leurs enfants ? Combien se sont abrutis dans un travail non épanouissant par insécurité financière ? Combien n’ont réalisé que quelques-unes des 100 choses à faire avant de mourir ?

Qui a dit que le pire risque à prendre dans la vie, c’est de… ne pas prendre de risques ? « Beaucoup ne se sont pas rendus compte durant leur vie que la joie est un choix. Ils sont restés rivés à leur comportement habituel et leurs habitudes. Ce que l’on appelle « le confort » de la familiarité a éteint leurs émotions et leur vie physique. La peur du changement leur a fait prétendre qu’ils étaient heureux ainsi, alors que, au fond, ils rêveraient de pouvoir encore rire ou faire des bêtises dans leurs vies. »

Nous n’avons qu’une seule vie à vivre, pourquoi la vivre à moitié ? Que dirait le p’tit vieux ou la p’tite vieille de 90 ans que vous allez devenir un jour à la jeune personne que vous êtes aujourd’hui ? Quel conseil vous donnerait-il pour que vous puissiez mieux vivre avec la personne la plus importante de votre vie et avec laquelle vous êtes assuré de passer le reste de votre vie. Prendre soin de soi est le meilleur service que l’on puisse rendre aux autres car, comme le dit si bien Benoit Magimel : « Le bonheur se trouve seul et se partage ».