Peut-on guérir de son passé ? Identité et crises.

La psychanalyse proclame depuis fort longtemps que tout se joue avant six ans. Des dizaines de milliers de personnes sont allées s’allonger sur le divan de psychanalystes pour rejouer leur passé et essayer de comprendre pourquoi ils sont devenus ce qu’ils sont. Parfois pendant plusieurs années. Mais peut-on vraiment guérir de son passé ?

Supposons qu’à notre naissance nous ayons reçu un livre de la vie contenant autant de pages blanches que de jours de vie que nous vivrons. Il est évident que les premiers chapitres de ce livre de la vie ont été écrits par nos parents et notre entourage immédiat.

Le livre de la vie
Au cours de l’adolescence, nous avons décidé de prendre ce livre en mains et de l’écrire par nous-même et pour nous-même. Est-ce vraiment le cas ? Je ne le pense pas. Je pense plutôt que nous avons continué d’écrire notre livre selon le style de nos parents ou en opposition au style parental.

La véritable maturité ne se développe qu’au moment où on jette la plume que l’on avait empruntée à nos parents pour trouver sa propre plume et son propre style littéraire. Ce nouveau style ne peut être ni une copie ni une réaction au synopsis parental. Ce nouveau style doit être proactif afin d’éviter, à la fin de notre vie, d’avoir l’impression que nous avons raté notre vie parce que vécue selon les attentes des autres et non des siennes.

Les crises existentielles
Malgré les centaines d’heures passées à analyser notre passé, nous ne pourrons jamais effacer les pages écrites parce qu’elles l’ont été à l’encre indélébile. Mais nous pouvons influencer les pages blanches qui restent à écrire dans notre livre. Nous ne pouvons changer notre passé, mais nous pouvons changer notre regard sur notre passé, mais surtout nous pouvons changer notre avenir. Notre vie nous en offre régulièrement l’occasion à travers des crises dites existentielles. En fait, notre identité se développe à travers huit crises de croissance bien identifiées. Quatre ont lieu pendant l’enfance et l’adolescence et quatre à partir du moment où l’on prend notre vie en mains. Chaque crise provoque une véritable révolution et chacune constitue un processus de désintégration… positive ou négative. Aviez-vous remarqué que toutes les lettres du mot crise se retrouvent dans le mot croissance ou décroissance?

Chacune de ces crises s’articule entre deux tendances : intégration ou désintégration. Le résultat, quel qu’il soit, s’intègre à notre identité et fait de nous ce que nous sommes. La résolution de ces crises détermine le type de personnalité que nous développerons. Aucun doute que notre passé nous influence, mais nous avons un pouvoir certain sur ce que l’on peut devenir. Tout ne se joue pas avant l’âge de six ans et il n’est jamais trop tard pour apprendre à intégrer les blessures du passé, même si on ne peut les guérir.

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Yvon Dallaire, est psychologue, conférencier, formateur et auteur de nombreux volumes sur les relations homme – femme, dont une trilogie sur le bonheur conjugal.

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