Le couple n’est pas un long fleuve tranquille. Tous les couples sont aux prises avec les mêmes six sources de conflits insolubles à 70 % et les mêmes moments critiques au nombre de neuf. Tous les couples, y compris les couples heureux à long terme, sont confrontés à la réalité et aux conséquences du fameux paradoxe de la passion. Comment construire un amour durable malgré l’existence de ces conflits, de ces crises et, surtout, de ce paradoxe ?
Savoir, c’est pouvoir
Reconnaître l’existence du paradoxe de la passion, c’est se donner la possibilité d’apprendre à le gérer. Cette reconnaissance contient en elle-même un message d’espoir et dynamise le potentiel amoureux si :
- Le dominant sécurise le dépendant qui, par le fait même, s’autonomisera ; et
- Le dépendant gère mieux sa crainte de l’abandon, minimisant la pression sur son partenaire.
Les interventions conjugales traditionnelles avaient tendance à présenter la résistance du dominant à créer de l’intimité comme étant le problème. Leur solution consistait alors à amener le contre-dépendant à changer et à s’ouvrir davantage à l’amour. Ces intervenants (tel le mouvement Renouveau conjugal) proposaient alors des weekends amoureux.
Ce faisant, inconsciemment, ces interventions présentaient le partenaire « frustré » comme étant le bon puisqu’il parlait d’amour et d’intimité et culpabilisaient le dominant en niant sa souffrance et compromettaient, sans le savoir, ses tentatives sincères de rétablir l’équilibre.
La thérapie conjugale positive présente le dominant comme étant lui aussi une victime du paradoxe. Cette neutralité facilite la participation du dominant aux conseils et présente le dépendant comme faisant lui aussi partie de la solution. De travailler ensemble contre un ennemi commun, le paradoxe, crée subtilement de la complicité et de l’intimité.
La thérapie conjugale positive (TCP)
Contrairement aux approches thérapeutiques classiques, la TCP ne revient pas sur le passé. L’analyse du passé, récent et lointain, crée un fatalisme morbide (Tout se joue avant six ans), déresponsabilise les partenaires (C’est la faute de mes parents) et entretient les traumas (en les exprimant encore et encore). De plus, la centration sur la passé encourage une forme de nombrilisme (Pauvre petit moi).
La TCP évite aussi de présenter l’homme comme l’éternel bourreau (dominant) et la femme la sempiternelle victime (dépendante). Ce qui ne fait que déresponsabiliser la femme et l’entretenir dans un rôle de dépendance, tout en présentant l’homme comme phobique de l’engagement. Ce préjugé nuit à la véritable égalité homme – femme. La femme peut être autant dominante que l’homme.
La TCP met l’accent sur la responsabilité pleine et entière de chacun des partenaires sur leur bout de la relation et sur l’intelligence conjugale personnelle. Cette intelligence présuppose que chacun est responsable de ses actes et de ses réactions émotives aux actes et émotions de l’autre.
Cette forme de thérapie aide les deux partenaires à comprendre que :
- Les disputes conjugales sont normales ;
- La majorité des conflits conjugaux sont insolubles, d’où la nécessité de négocier des ententes à double gagnant ;
- Il faut cesser de faire ce qui éloigne et faire de plus en plus ce qui rapproche ;
- C’est Nous qui a un problème et ce problème s’appelle le paradoxe et les quatre cavaliers de l’Apocalypse : critique, défensive, mépris et fuite ;
- L’amour et la bonne foi ne sont généralement pas en cause, mais sont utilisés comme bouc-émissaires ;
- Les deux ont à la fois raison et tort dans toute discussion.
La question à garder à l’esprit est : « Qu’est-ce qui se passe dans la relation qui fait que l’un prend de la distance et se sent moins amoureux et que l’autre devient de plus en plus exigeant en preuves d’amour ? »
De la même façon que l’on envisage sa réussite professionnelle, on devrait se faire un plan de carrière amoureux. Il faut donc s’attendre à des résultats encourageants et à des échecs. Il faut donc expérimenter, s’expérimenter.
Pour réussir votre couple actuel ou le prochain, je vous invite à vous procurer ma trilogie sur le bonheur conjugal : Qui sont ces couples heureux ?, Qui sont ces femmes heureuses ? et Qui sont ces hommes heureux ?. Voici d’ailleurs ce qu’en dit le magazine français Psychologie.